Vous je sais pas mais moi je suis monté à Paris j'ai pas fait exprès, on est venu me chercher vu mes dispositions aussi naturelles qu'exceptionnelles rappelons-le. J'ai des compétences ès-chèvres

"midi" et "minuit" j'ai pas l'air d'un con mais bon.

 Et aussi des compétences ès-cochons largement prouvées. On va dire que je m'acharne mais cette auto-proclamée philosophe anti-bidoche d'E. de F. qui sévit sur les antennes nationales, certes à une heure d'écoute tout ce qu'il y a de plus improbable (le dimanche à quinze heures...) je sais, ça fait rire mais c'est comme ça.

Pour votre édification de consommateurs habitués à benner dans votre caddie du jambon ou des knackis (ou des lardons...) à l'hypermarché du coin de la rue soient cinq kilomètres aller autant au retour, le samedi en début d'aprème quand y'a personne, voici:

Au départ, il faut des truies, c'est comme ça. La science progresse mais lentement, on ne sait toujours pas faire d'utérus de cochonnes artificiels. Ce serait pourtant sympa. Sauf peut-être pour le barbecue.

Après, faut des verrats. C'est des saloperies ces trucs-là mais c'est pas des bovins qui ont l'éjaculat ridicule mais concentré. Avec ce genre de semence on peut diluer au point qu'une région genre la Bretagne voit ses pâtures artificielles peuplées en majorité de demi-soeurs de Majority, taureau "améliorateur" qui n'a jamais joui dans une vraie vache mais dans un genre d'espèce de poupée gonflable ousque c'était plus facile de le branler.

Avec les cochons on sait faire aussi (je l'ai fait :) mais y'en a pas loin d'un demi-litre, ça facilite pas les choses. Et puis il faut le motiver, l'animal. On y arrive. Toutefois ça limite grave les possibilités vu qu'on ne peut inséminer grand maximum que quatre truies. Dont on se fout qu'elles jouissent ou pas vu que c'est pas la problématique décidée par...

TATA! TATATA!

les ingénieurs agronomes! (mais vous aviez deviné).

Bon, à partir de là tout baigne. Une truie a une grossesse je vous donne le moyen mnémotechnique qui fonctionne à peu près, qui dure trois mois, trois semaines et trois jours. Soient, avec des mois de trente jours, ce qui n'est pas le cas général, 114 jours. Presque au poil près. On va dire plus ou moins deux jours si on veut compter large. On n'est pas obligé: il y a des hormones injectables comme dans les cliniques-maternités pour humains si le zobstétricien veut pas se faire chier la bite le week-end avec ces connes qui accouchent dans la nuit du samedi au dimanche et qu'on s'est pas encore remis de la cuite (on appelle ça un "tonus") de la veille. Faut pas déconner!

 C'est pas tout ça, les coches ça fait des portées, ce qui complique grave le boulot. Mon "record": vingt porcelets tous vivants! Champagne! Tiens: des queues. Justement: les queues. Faut les couper pour diminuer les risques de pica:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pica_(maladie)

c'est dégueu' ils se font tellement chier dans les cases d'élevage qu'ils se bouffent la queue les uns les autres. Vous feriez pareil à leur place. Non?

Y'a pas que ça qu'on leur coupe: ça naît avec des dents, ces saloperies. Alors on prend une pince, normale, celle que vous utilisez pour bricoler vos branchements électriques sauf que là on prend pas de décharge! Manquerait plus qu'ils soient branchés sur le secteur. Des petits cochons genre Walt Disney

vous rigolez. Ou alors vous êtes cons. Genre EdF, pas celle qui fait du nucléaire, la philosophe supra évoquée.

Qui n'en a pas fini de déguster parce qu'on leur coupe autre chose aussi qui rendrait votre tranche de jambon imbouffable par vos petits sauf à ce qu'ils soient nés sans odorat, les malheureux. On leur coupe les couilles! Aux mâles seulement, les filles ça sent meilleur dans les sandwiches.

Faut pas croire que les bêtes de réforme finissent toutes en croquettes pour chats & chiens: la viande de vieux verrats fait les meilleurs saucissons. Et d'autres sympathiques salaisons.

Ceci fait -et bien fait, c'est épuisant mais nourrir le monde ça motive- il faut leur faire à bouffer. Vous comprenez bien qu'on ne les emmène plus à la glandée, compétitivité oblige. J'ai fait ça j'avais sept ans dans une ferme où j'étais en vacances et d'autres motivations, essentiellement sexuelles vu que je m'étais fait une copine qui m'apprenait à faire des chewing-gums avec des grains de blé glanés après la moisson. Si! C'est faisable.

Récolte faite, c'est un ensemble de machines qui permet d'alimenter ce qui deviendra hot-dogs, mortadelle et spare-ribs (actuellement 3 août 2014 en promotion chez mon leclerc où il y a une conne aux caisses je vous dis pas, je l'évite comme la peste, une vieille blonde décolorée qui n'a jamais vu l'ombre d'une bite qui la fît jouir, je sais c'est très perso comme appréciation, chacun ses goûts). Ces machines essentiellement propulsées grâce à Nikola Tesla (serbe cyrillique : Никола Тесла)

bel homme; un peu chtarbé et pas trop pote avec Thomas Edison, son escroc de patron.

Donc on fait la pâtée aux cochons avec des céréales généralement d'origine locale additionnées de soja souvent OGM qui a traversé l'océan atlantique et d'ingrédients pleins de vitamines et de minéraux pour qu'ils grossissent plus vite, les antibiotiques (renommés "facteurs de croissance", ça fait moins dangereux) sont en option, souvent choisie.

Attention là! Y'a un problème. Il ne faut pas "engraisser" les cochons. Depuis, houh! un bon siècle, le prix du saindoux a beaucoup baissé, il faut donc faire du maigre. Si vous faites un régime parce que vous êtes trop gro(sse)s, le porc c'est idéal! D'ailleurs allez chercher de nos jours un bout de lard mangeable, bonjour les courses! En plus les agronomes ont trouvé que pour faire un kilo de gras il faut trois fois plus de bouffe, c'est donc pas rentable. C'est pas bon au goût, d'accord, mais puisque on vous dit que C'EST BON POUR LA SANTÉ! Vous seriez pas un peu con(ne)s sur les bords?

Bon, j'avoue tout: j'ai bossé dans un élevage de porcs, j'ai même par la suite écrit des programmes (informatiques: Turbo Pascal, BTrieve et des biblis d'enfer que ISAGRI Beauvais n'en est toujours pas revenue); j'ai castré des petits cochons, je leur ai coupé la queue et les dents; j'ai même des séquelles d'accident du travail et j'en mange toujours. Même pas mort.

Après avoir réussi jusqu'au bout ce que je viens d'écrire vous devriez être devenus plus végétariens qu'EdF et tous les brahmanes réunis et ça fait pas mal de monde, mais je vous mets en garde: ça a l'air clean, comme ça, de ne plus manger des animaux, êtres sensibles je peux en témoigner, ça ne vous rendra pas meilleur(e)s et vous risquez de graves carences et des problèmes à la con qui coûtent la peau desQ' à la sécu.

Prochaine conférence je sais pas et je m'en secoue la nouille qui n'a rien de vegan.

Bzxzh.

Oncle Marc.