Brennilishima, mi amor

Vous, je sais pas, mais moi, je connais bien EL4.

EL, parce que Eau Lourde, et 4, je sais pas pourquoi. Encore un truc des militaires, ils adorent se faire mousser avec des codes à la zob; ça entretient le mystère et comme ça, ils se croient importants.

Je connais bien EL4, parce que, juste à côté d'elle, la mère de feu mon meilleur ami, Michel, y possède une tourbière, au Libist, héritage transmis à elle par des générations & des générations pour qui c'était LA source d'énergie. Ohlàlà! Les primitifs. Les ploucs! Vous savez quoi? Y'zavaient des sabots pur bois et tout!

Et encore, c'était du luxe, parce que le bois, dans cette cuvette au beau milieu des Monts d'Arrée, au pied de la chapelle Saint-Michel-de-Brasparts, point culminant du Massif Armoricain, à moins que ça n'soit le Tuchen Kador, d'tout'façons, c'est des voisins, et ya une telle chaille à un mètre près... les cons! Le bois, disais-je, y'en a pas lourd, dans le coin. En revanche, la bruyère s'y sent bien. Et la bruyère, couche après couche, ça fait de la tourbe. Et la tourbe, c'est avec ça qu'on fait sécher le malt à whisky en Ecosse. Perso', je trouve que ça donne un goût dégueulasse, mais je me tais; je m'en voudrais de vexer mes cousins. Déjà, quand ils voient mon flacon de Chivas, y me regardent drol'...

Et la tourbe, ça brûle. Mal, mais ça brûle. Un truc chiant, c'est que, quand on fait du feu avec de la tourbe, dans la cheminée, ça fume tellement qu'il faut ouvrir les fenêtres. C'est couillon, hein?

Ha, les keuplous'! mdr

Petite histoire: un jour, on était chez Michel, à Botmeur, dans sa maison où il est né -j'ai même dormi (et couché...) dans sa  chambre natale- et il m'avait confié la tâche de faire du feu. Une grande marque de confiance. Je prends la brouette et je vais dans le loch' (la crêche, en galleg), chercher de la tourbe et un fagot. Et keski y'avait, derrière les fagots?  Gagné. Je ramène la bouteille à la maison; y'avait des potes de passage; on se la débouche. J'allume le feu, arrive Michel. Il était allé dans le jardin chercher des choux, carottes, poireaux... pour faire la soupe. Il avise la boutanche, déjà bien entamée, sur la table.

-Qu'esseusséssa! D'où ça vient?

-Allez, assieds-toi; bois un coup; et pètes-en un aussi, t'es tout pâle!

Il tremblait, le malheureux.

-Ah! ça; Ah ça...

-Crie pas au sacrilège, athée revendiqué que tu es! Tes ancêtres ont planqué de la gnôle pour les générations à venir, et c'est nous, les générations. Venues. Alors, on boit un coup.

-Ah! ça...

Le lambig' (self-explanatory), c'est l'inverse des filles. Plus c'est vieux, meilleur c'est.

Byzoux

Oncle Marc



20/11/2011
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