Vous je sais pas, mais moi, l'administration me fait CHIER GRAVE DE CHEZ GRAVE!

Je viens d'apprendre (6 septembre 2012) que pour la caisse de retraite (ma vieille bête a l'âge de la retraite, hélas!... c'est couillon, hein?) que, pour elle, j'ai déménagé depuis depuis deux mois, chez l'aînée de mes soeurs.

On se demande où ils vont chercher tout ça. Et c'est même franchement inquiétant.

Glandu comme je suis (et on est tous le glandu de l'autre...), je subodore des "croisements de fichiers" dont on dira que "NON! c'est pour le bien de tous! La sécurité, la détection de la fraude de ces salauds d'immigrés sans papiers, peut-être espions de Moscou/Beijing/AL Quaïda/CIA, apatrides, Roms... genre pas à moitié LePen[Père&File], OUAIS!

Les fichiers, ils les ont "croisés" de traviole. Dans tous les sens, et ça donne des résultats très rigolos.

Au jour d'aujourd'hui de nos jours -chuis pas à un pléonasme près & chfais essprès- des fichiers, y'ena des paquets, tous aussi invraisemblables les uns que les autres. C'est une pagaille monstrueuse. Flipper parce qu'on nous "fiche", comme on disait en Mai68 et que le Téra-octet coûtait dix millions de fois le pied sur la Lune de Neil Brasfort? Loin de moi l'idée, d'autant que je suis ingénieur en informatique, qui plus est spécialiste en BASES de données(*)...

Je sais pas si vous êtes au courant, mais, depuis un certain temps (oh! pas plus de 25 ans! c'est un tout petit retard) existe un mouvement, parti d'informaticiens qu'on dit idéologues, dit {'xcuse me!} Open Source. "Source Ouverte" en première & approximative traduction, mais... c'est pas si mal traduit que ça, c'est pas faux. "Source" désigne le programme-source, l'algoritme de base; "Ouverte" veut simplement dire: "voilà ce que j'ai pondu, ça fait ci & ça, ça a l'air de fonctionner, maintenant, si vous voulez critiquer et améliorer, allez-y".

J'en viens au fait. Dans nos états actuels et prétendûment démocratiques, nous sommes régis désormais par une foultitude de logiciels de merde, pas foutus de cohérence {sécu, impôts, caf, pôlemploi(!), etc.} issus de boîtes fort promptes à livrer leurs compétences moyennant phynances trébuchantes. D'où viennent-ils, ces logiciels?

On ne sait pas. L'Etat, c'te feignant, produit un cahier des charges, le publie et, sans se poser de questions, attribue le marché au moins cher offrant. Pour faire jolli et surtout sérieux, il (l'état) demandera quelques aménagements par-ci par-là et zop! marché conclu! Et si ça merde, rien à péter, on sera (1)en retraite (2)dans des paradis fiscaux (3)morts (4)quia dit éaprès moi le déluge? Biflez les mentions inutiles. On limite vos choix d'emblée, on veut pas être emmerdés par des gauchistes.

Glurgle!

Et si, mettons, tout ce que l'état gerbe en matière d'informatique était "Open Source"?

Si on savait, je sais pas, moi, comment sont calculés les impôts, sur quelles bases on attribue les allocations familiales (1); comment on calcule les retraites?

Décidément, je la trouve bonne, mon idée.

Certes, il n'est pas donné à tout le monde de mettre son nez dans le code d'un programme informatique et de le comprendre. Mais même s'il n'y a qu'un français sur dix mille à pouvoir le faire, cela représente un chouette bataillon de concepteurs critiques, et c'est peut-être pour ça que l'état a peur. Peur qu'on sache combien il est minable en la matière. Et à plusieurs titres.

Titre I: quand on compare l'interface et le fonctionnement des sites officiels, nommément les CAFs (caf.fr), la sécu (ameli.fr), tous les machins avec du "gouv" dedans, et les sites normaux, ceux que vous utilisez tous les jours, on est frappé de stupeur et de tremblements. C'est mal foutu. Les gens qui ont pondu ça n'ont jamais entendu parler d'interfaces homme-machine. Ils en sont restés au COBOL ou un truc comme ça. Pour eux, le seul, le vrai ordinateur est dans de grandes salles carrelées de blanc avec des consoles alphanumériques et des lecteurs de cartes perforées. Les plus évolués bossent encore sur des projets de télématique, genre un space-invaders sur Minitel, et espèrent voir avant leur retraite un écran graphique 320 x 200 avec au moins seize couleurs.

Et puis comment voulez-vous faire sérieux si votre site ne respecte pas les traditions de l'administration, à savoir vous faire poireauter le plus longtemps possible dans une salle lugubre en compagnie d'assujettis (comme vous) sinistres (comme vous) venus faire valoir et justifier un droit insignifiant pour lui répondre qu'il lui manque un papier qui lui sera fourni moyennant une démarche analogue dans une administration-soeur. L'ultime raffinement étant atteint quand la boucle est bouclée, c'est-à-dire quand la sécu vous aura renvoyé à la caf, qui passe aux impôts, qui passe à la caf: BUUUUT!!! Argh! L'orgasme!

Titre II: si l'on décortique la "logique" de l'administration, on risque de s'apercevoir que qui la sollicite est d'emblée considéré comme un délinquant, comme un fraudeur. Par exemple, il faudra justifier d'une maladie cardiaque en lui fournissant un certificat de votre cardiologue, le compte-rendu de l'hosto, le procès-verbal de la médecine légal concluant à un infarctus, le permis d'inhumer et la facture de l'entreprise de pompes funèbres et celui du titre de propriété de votre concession à perpétuité, plus deux photos de votre urne funéraire/pierre tombale certifiée conforme par un huissier. Sinon le conjoint survivant n'aura pas droit à une réversion mensuelle et royale de 0,38€. Histoire que l'état ne soit pas lésé. Alors que c'est lui qui vous lèse. Exemple récent (2013): si tous les ayants droit au RSA le faisaient valoir, l'état en serait de sa poche de 4 milliards d'euros, à comparer avec les environ deux cent millions de fraude récupérées (vingt fois moins et sans compter combien ça a coûté). Mais quand on aime (faire chier), on ne compte pas. Il est du reste à noter que les fraudes détectées ne portent jamais sur des centimes mais sur des milliers d'euros, comme si l'administration était myope et tellement concentrée sur des détails qu'elle ne voit plus rien quand c'est gros. La pauvre, faut lui pardonner: elle rembourse si peu sur les lunettes et rémunère si peu ses agents...

(1)et comment se fait-ce que, pour Giulia, Nico&Carla touchent autant qu'Awa qui est au RSA, pour Fatou, après moult démarches humiliantes.

(*)je dis ça pour les attardés qui confondent BANQUES et BASES de données. S'ils veulent savoir la différence, il y a des moteurs de recherche qui ne sont pas faits pour les têtes de noeuds.

Bzxzh

Oncle Marc